Très long très loin.

Le plus souvent j'ai des envies d'ici
Mais le vrai c'est qu'c'est des frayeurs d'ailleurs
J'quitte pas ma ville, ni l'pays
Et vers l'inconnu j'lance mon majeur

Ouais c'est con et pas fut'fut'
Mais dans le futal j'ai ces photos
De moi partout, de moi qui mute.
C'est ça partir ? Les pieds dans l'eau ?

J'veux pas bouger, j'veux pas souffrir
Parce qu'au final y'a un peu de ça !
Ces cicatrices que je ne veux pas
Et ces plaisirs qui font mûrir

Au lieu de ça je meurs, doucement
Au même endroit, aux mêmes chemins
Comme si plus tard avec leurs mains
Ils m'pointent et l'ouvrent "ici le grand".

Mais c'est pas moi.
Très loin, trop loin
J'suis ni bon ni bien.
Très long trop long.

Jeune jaune et juteux

Le monde s'apprend, à c'qui paraît
Mais quand tu le sait tu disparaît
Je vois des âmes qui s'apparentent
A quelques cartes qu'on a cornés

Et nos parents faut en parler

Y'a quelqu'z'années on était jaune
Surement con mais pas bleus,
Car avant qu'on nous parle de la faune
On l'savait par leurs yeux

J'ai très peu de temps et j'suis pas le seul
J'vois une nouvelle tête sur les quelques seuils
C'est à croire que la mienne aussi
Change que je sois la-bas ou ici.

Mais le plus beau c'est qu'en nous
Y'a les mêmes gars, les mêmes souches,
Qui dans notre dos , fort, donne des coups de genou
Beaucoup plus fort que nous, plus petit qu'une mouche